L’année 2025 restera particulièrement difficile pour l’industrie automobile européenne, et plus particulièrement pour deux de ses emblèmes : Porsche et Mercedes-Benz. Entre faiblesse persistante en Chine, transition électrique complexe, pression réglementaire et taxes douanières, les constructeurs traversent une zone de turbulence qui n’épargne pas les investisseurs.
Dans ce contexte, Christina Carlsten, Analyste – Gérante de fonds chez Piguet Galland, a partagé son analyse dans la Tribune de Genève, revenant sur les défis majeurs du secteur et les conditions potentielles d’une reprise boursière.
Porsche, longtemps pilier du groupe Volkswagen, a vu son étoile pâlir. Personne n’aurait cru qu’à peine trois ans après son introduction en Bourse, en septembre 2022, Porsche verrait son titre chuter d’environ 50 %, affichant l’une des performances les plus décevantes de l’industrie automobile. La marque a enregistré près d’un milliard d’euros de pertes au troisième trimestre. Ces résultats s’expliquent notamment par un réalignement stratégique accompagné de coûts exceptionnels. Celui-ci inclut la fin de la production interne de batteries et un recentrage vers les hybrides et moteurs thermiques, face à une demande pour les véhicules électriques jugée décevante. La faiblesse du marché chinois et la morosité de la demande en Allemagne ont également pesé sur les performances.
De son côté, Mercedes-Benz affiche l’une des marges opérationnelles les plus solides du secteur, mais voit ses livraisons mondiales reculer de 12 % sur un an, alors que son concurrent BMW se maintient. La transition énergétique, entre taxation des motorisations thermiques, coûts élevés de l’électrification et demande encore frileuse, crée un contexte complexe, où chaque décision stratégique pèse lourd.
« Porsche laisse derrière lui une année de transition à oublier, et 2026 le sera probablement également – de nombreux espoirs sont placés désormais dans le nouveau directeur général, Michael Leiters, ancien de McLaren et de Ferrari qui prend ses fonctions le 1er janvier. »
Christina souligne également l’importance d’un potentiel assouplissement réglementaire :
« Quelque chose est en train de changer : après deux ans de révisions à la baisse des bénéfices, les investisseurs commencent à anticiper que le point bas pourrait être atteint - surtout si les annonces cruciales attendues le 10 décembre de la Commission européenne ne leur sont pas défavorables », témoigne Christina Carlsten,
La possible révision de l’échéance 2035 concernant la fin des moteurs thermiques pourrait offrir un répit stratégique aux constructeurs européens, notamment pour les modèles hybrides. Les marchés, qui avaient cessé d’y croire, commencent à anticiper ce scénario.
Les prochaines décisions de la Commission européenne seront donc déterminantes pour l’évolution du secteur, mais aussi pour la capacité des marques à restaurer leur rentabilité.
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