Alors que le géant veveysan traverse l’une des périodes les plus délicates de son histoire récente, la question centrale demeure : comment restaurer la confiance des investisseurs et relancer une croissance à la peine ?
Dans une interview accordée à Allnews.ch Daniel Steck, Analyste-gérant de fonds chez Piguet Galland & Cie SA, revient sur les défis du groupe et les leviers nécessaires pour un véritable redressement.
Le départ de Mark Schneider marque la fin d’un cycle. Sous sa direction, la politique de dividendes généreux et de rachats d’actions a certes séduit les actionnaires, mais au prix d’un désinvestissement dans les marques et l’innovation.
Résultat : un chiffre d’affaires en stagnation, une dette en hausse et une perte d’agilité face à un secteur en mutation rapide.
Les récents bouleversements à la tête du groupe – notamment l’arrivée d’un président externe, Pablo Isla, ancien PDG d’Inditex – traduisent une volonté de rupture. L’objectif : insuffler un regard neuf et restaurer une culture de croissance durable.
La décote boursière de Nestlé atteint aujourd’hui des niveaux inédits depuis cinq ans, reflet d’une défiance persistante.
Les scandales récents (pizzas surgelées, eaux minérales) ont terni la réputation du groupe, aussi bien auprès des consommateurs que des investisseurs.
Pour Daniel Steck, la crédibilité ne se regagnera qu’au prix de décisions fortes : revue du portefeuille, désengagement d’activités peu rentables et suspension des rachats d’actions au profit de l’investissement productif.
Si certains relais de croissance — comme le café ou l’alimentation animale — demeurent porteurs, d’autres paris stratégiques, notamment dans les produits végétalisés, restent fragiles.
« Nestlé devra réinvestir dans ses marques, renforcer l’innovation et renouer avec la croissance organique », souligne Daniel Steck.
Les acquisitions ciblées, associées à une communication claire sur les priorités du groupe, pourraient également contribuer à redorer son image.
Malgré les turbulences actuelles, le groupe conserve des fondamentaux solides : marques mondiales puissantes, présence géographique diversifiée et marges encore élevées.
Pour les investisseurs de long terme, cette période d’incertitude pourrait donc constituer une opportunité d’entrée attractive, à condition que le nouveau management transforme ses promesses en résultats tangibles.
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