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Point sur les marchés - 10 novembre 2025

Rédigé par Daniel Varela, Chief Investment Officer | 10 nov. 2025 15:25:06
Cryptomonnaies : soutien des indicateurs techniques malgré une saisonnalité défavorable.

L’année 2025 reste mitigée pour les cryptomonnaies. Si le Bitcoin affiche une légère progression, la majorité des actifs numériques recule, en décalage avec la forte performance du Nasdaq. Deux dynamiques s’opposent : d’un côté, les prix se stabilisent près de zones techniques de support, et l’institutionnalisation croissante du secteur pourrait offrir un soutien structurel. De l’autre, le cycle de « halving » du Bitcoin pèse sur les perspectives. Ce mécanisme, propre au Bitcoin, réduit tous les quatre ans la récompense versée aux mineurs, ce qui diminue l’offre. Historiquement, cette rareté a soutenu les prix, mais avec un effet décalé : les trimestres précédant et suivant le « halving » sont clairement haussiers, suivis d’une correction marquée. Sa dernière occurrence ayant eu lieu en avril 2024, nous pourrions déjà avoir franchi le pic de ce cycle. Le marché reste donc partagé entre espoirs techniques et prudence saisonnière.

Fed : des dissensions révélatrices dans un contexte inédit

À l’approche de la réunion de décembre du Comité de politique monétaire de la Réserve fédérale, le consensus qui semblait prévaloir autour de la poursuite des baisses de taux s’effrite. Si la Fed a déjà enclenché un cycle d’assouplissement depuis septembre, réduisant ses taux directeurs à deux reprises, la question d’une nouvelle détente se heurte désormais à des divergences internes. Certains gouverneurs plaident pour maintenir le cap afin de soutenir une économie fragilisée, tandis que d’autres appellent à la prudence, invoquant le risque de relancer des tensions inflationnistes si la politique devient trop accommodante trop vite.

Cette cacophonie intervient dans un contexte particulièrement délicat : la paralysie budgétaire du gouvernement fédéral prive les marchés et les décideurs des statistiques économiques officielles. Privée de ses repères habituels, la Fed doit composer avec des indicateurs fragmentaires et des signaux contradictoires. Les dernières données disponibles avant le « shutdown » confirmaient un ralentissement graduel mais ordonné de l’activité, renforçant l’argument en faveur d’un soutien monétaire prolongé.

Pour autant, le discours de Jerome Powell reste empreint de prudence. Le président de la Fed a récemment tempéré les anticipations d’une baisse en décembre, rappelant que la trajectoire des taux dépendra avant tout de la confirmation d’une normalisation durable de l’inflation. Cette posture contraste avec celle de plusieurs membres votants qui, dans leurs interventions publiques, ont ravivé l’espoir d’une ultime réduction cette année. Ces dissensions reflètent la difficulté de calibrer une politique monétaire dans un environnement où l’incertitude politique – accentuée par les tensions autour de l’indépendance de la Fed – s’ajoute aux déséquilibres budgétaires persistants.

Si une pause devait être décidée en décembre, elle ne marquerait pas la fin du cycle d’assouplissement. Les fondamentaux plaident pour une poursuite des baisses de taux, notamment la détente du marché de l’emploi et le moral fragile des dirigeants d’entreprise. À cela s’ajoute l’impact économique du « shutdown », qui pénalise l’activité au quatrième trimestre et pourrait inciter la Fed à relancer rapidement la détente monétaire dès que la visibilité sera restaurée.

Les marchés financiers, sensibles à la moindre inflexion du discours de la Fed, commencent à intégrer l’hypothèse d’une pause. Selon nous, une coupe supplémentaire reste probable à la réunion du mois de décembre. D’autant qu’un début de perturbation du trafic aérien met la pression sur les responsables politiques afin de rapidement mettre fin au « shutdown ». La consolidation récente observée à Wall Street s’annonce temporaire. La perspective d’un environnement monétaire plus accommodant et d’une reprise progressive de la croissance américaine devrait encore soutenir les actifs risqués.

Chiffre de la semaine : 4 %

 La Banque d’Angleterre a maintenu ses taux directeurs à 4 %, un niveau qui demeure parmi les plus élevés des pays industrialisés. Les commentaires à l’issue de la réunion laissent penser qu’une baisse des taux pourrait intervenir dès le mois de décembre.