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Point sur les marchés - 20 septembre 2021

Rédigé par Daniel Varela, Chief Investment Officer | 20 sept. 2021 22:00:00

Dès ce lundi, la composition du DAX (indice phare allemand) passe de 30 à 40 sociétés. Avec l’arrivée de Zalando, Porsche et Puma, ce changement augmentera le biais croissance de cet indice et pourrait dès lors attirer plus d’attention de la part des investisseurs étrangers.  

Les marchés sont préoccupés par les risques associés au promoteur immobilier chinois Evergrande. Les autorités ne permettront sans doute pas qu’un éventuel défaut désordonné ne se transforme en crise. Une communication claire du gouvernement sur sa volonté d’intervenir est nécessaire pour éviter la contagion au reste du secteur immobilier, au secteur financier et sur la confiance des investisseurs.

L’indice principal des actions américaines, le S&P 500, restait sous pression la semaine passée. Il a notamment terminé la journée de vendredi en cassant un support technique majeur, qu’il avait testé plusieurs fois au cours des derniers mois. Cette cassure ouvre éventuellement la voie à une consolidation plus marquée pour les bourses de la région et à une hausse de la volatilité à court terme.

 

Fed : il est temps de cristalliser les attentes

Il y a un peu moins d’un mois, lors de son discours de clôture de la grande messe des banquiers centraux à Jackson Hole dans le Wyoming, le président de la Réserve fédérale américaine a laissé entendre que le temps de la normalisation des politiques monétaires est arrivé. Si cette annonce de Jerome Powell était largement anticipée, reste désormais à établir les modalités et le calendrier.

La réunion de la banque centrale américaine cette semaine y sera sûrement consacrée. On s’attend à une diminution des achats d’actifs (tapering) à brève échéance, probablement avant la fin de l’année. Mais des doutes subsistent quant à la rapidité avec laquelle la planche à billets cessera de tourner. De plus, certains craignent que la Réserve fédérale n’indique vouloir rapidement enchaîner sur des hausses de taux directeurs. A ce jour, la première hausse n’est pas attendue avant l’année 2023. La Fed pourrait-elle anticiper cette échéance ?

Une certaine fébrilité gagne les investisseurs et se traduit par un retour de la volatilité sur les marchés financiers. Pourtant, l’évolution récente de la crise sanitaire et son impact sur l’activité économique prônent en faveur de décisions pondérées. Bien que les nouvelles contaminations au Covid-19 se tassent depuis quelques jours, l’amplitude de l’actuelle vague a surpris aux Etats-Unis. Cela confirme qu’en l’absence d’un effort supplémentaire sur le taux de vaccination de la population, la première économie mondiale reste sous la menace d’une nouvelle détérioration de la situation sanitaire à l’approche de l’hiver.

Le tassement de nombreux indicateurs économiques américains confirme d’ailleurs que l’actuelle vague de contaminations pèse sur la reprise. Sur le front de l’inflation, nous redoutons toujours que la hausse des prix ne s’avère plus persistante que ce à quoi s’attend la grande majorité des économistes. Mais les derniers chiffres ont de quoi apaiser les appréhensions des banquiers de la Fed. Sa progression a en effet ralenti au mois d’août. C’est particulièrement vrai en ce qui concerne l’inflation sous-jacente (qui exclut les effets volatils liés aux prix de l’énergie et des denrées alimentaires) qui retombe à +4% sur un an contre +4.3% le mois précédent. De quoi valider pour l’instant le scénario de dérapage temporaire de l’inflation auquel s’accroche la Fed depuis de nombreux mois. De quoi inciter également à aborder avec prudence l’inéluctable virage monétaire qui approche tant pour la Réserve fédérale américaine que pour la plupart des banques centrales du monde industrialisé.

 

Elections en Allemagne : peu de changements en perspective ?

En Allemagne, une grande page de l’histoire se tourne : après 16 ans au pouvoir, Angela Merkel quitte la scène politique. Ses manières simples l’ont rendue extrêmement populaire et ont fait oublier sa principale erreur, à savoir la gestion de la crise migratoire en 2015. Désormais, beaucoup de questions se posent quant à sa succession.

L’élément marquant de cette campagne aura été l’impressionnante percée du parti SPD grâce à Olaf Scholz, alimentant la possibilité d’un revirement à gauche. A une semaine des élections, l’incertitude reste élevée, notamment à cause de la marge d’erreur dans les sondages qui pourrait réserver des surprises de dernière minute.

Par ailleurs, il est important de relever que durant cette campagne, c’est la personnalité d’Olaf Scholz qui a primé au-delà d’un véritable programme de parti. Dans le cas d’une victoire de la gauche, la formation d’une coalition sera compliquée, au vu de la fragmentation politique du pays.

Notre scénario principal pour l’Allemagne reste celui d’une continuité de la politique menée jusqu’à présent pour deux raisons. En premier lieu, cela tient à la faible différenciation des programmes politiques des différents partis. Deuxièmement, la constitution allemande, qui prévoit un frein à l’endettement, est un gros obstacle à un véritable changement de cap. D’un point de vue boursier, la cote allemande (DAX) de par son exposition internationale ne devrait pas être trop impactée par l’issue des élections. La présidentielle en France en 2022 s’annonce bien plus délicate pour les bourses européennes.