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Point sur les marchés - 4 mars 2024

Rédigé par Daniel Varela, Chief Investment Officer | 5 mars 2024 07:00:00

Europe : les bourses performent bien, malgré des perspectives moroses.

En contraste avec les Etats-Unis, la situation économique en Europe ne s’est pas distinguée par sa vigueur ; au contraire, en ce début d’année, les prévisions macroéconomiques sont encore révisées à la baisse, notamment en ce qui concerne la croissance du PIB. Les économistes tablent désormais sur une croissance atone en 2024. Par ailleurs, la demande de nouveaux crédits reste très faible, tant auprès des particuliers qu’auprès des sociétés, en raison du du resserrement monétaire de la Banque Centrale Européenne (BCE).  De plus, l’Allemagne traverse sans doute une légère récession en raison de la faiblesse de son secteur manufacturier, ce qui pèse également sur la confiance du consommateur. Il est néanmoins important de ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Depuis quelques semaines, les nouvelles économiques positives sont plus nombreuses que les négatives, à l’image des indices de directeurs d’achat de la zone euro qui ont progressé pour le quatrième mois consécutif, suggérant que le fond du cycle a été atteint. La faiblesse de l’économie allemande est souvent pointée du doigt, mais on oublie souvent de mentionner que la France et la périphérie du sud se portent bien mieux. Autre point positif, la désinflation se poursuit, comme l’indiquent les chiffres d’inflation publiés récemment. Bien que la BCE maintienne pour l’instant un ton peu accommodant, elle devrait pouvoir baisser les taux directeurs de manière significative, peut-être même avant la Fed, ce qui est de bon augure pour les actifs risqués européens et devrait permettre une amélioration des conditions de crédit.

Alors que les perspectives économiques du Vieux continent ne font pas rêver une majorité d’investisseurs, les bourses poursuivent leur progression en ce début d’année, et plusieurs grands indices inscrivent de nouveaux sommets historiques, tirés plus particulièrement par quelques sociétés internationales de qualité dont les résultats du quatrième trimestre ont été salués par les marchés. C’est notamment le cas de ASML, Novo Nordisk, LVMH et SAP qui font partie des GRANOLAS (acronyme inventé par Goldman Sachs regroupant les 11 plus grandes capitalisations européennes). Comparées aux « Magnificent 7 » américaines, ces sociétés présentent une plus grande diversification sectorielle et une valorisation souvent moins onéreuse. Par ailleurs, l’amélioration des indicateurs économiques en Europe et une inflation qui continue à se résorber sont des facteurs qui devraient soutenir les cours des sociétés européennes. Nous continuons de favoriser les sociétés cycliques qui devraient bénéficier le plus de ces conditions.

 

Bitcoin – Au plus haut historique

Depuis l’autorisation de la SEC américaine de coter des ETFs sur le bitcoin le 11 janvier, l’intérêt des investisseurs pour un tel produit dépasse les attentes. Après un début balancé, les souscriptions nettes accélèrent et ont été supérieures à 200m$ par jour en moyenne durant février. Ainsi, le plus grand fonds indiciel a franchi la barre des 10 milliards de dollars en moins de 7 semaines, alors qu’il a fallu plus de deux ans pour voir un ETF sur l’or atteindre ce niveau. En plus des flux, le bitcoin est soutenu par une prochaine réduction de l’offre. En effet, tous les 4 ans environ, la récompense offerte aux mineurs pour la création d’un bloc de bitcoin est divisée par 2 (halving), et la prochaine échéance est prévue en avril 2024. Historiquement, le contexte est porteur pour le cours dans les 6 mois précédents et suivants un tel événement. Ainsi, malgré une hausse de plus de 50% depuis le début de l’année et un prix du bitcoin qui retrouve son plus haut historique, la balance de l’offre et de la demande peut augurer d’une poursuite de la hausse.

 

Chiffre de la semaine : 0,8%

Après avoir anticipé près de 2% de baisse des taux directeurs américains, les investisseurs sont devenus plus mesurés et n’escomptent plus que 0.8% de baisse de taux pour 2024. Cela correspond à trois coupes de 25 points de base, en ligne avec les prévisions de la Fed.