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Point sur les marchés - 15 décembre 2025

Rédigé par Daniel Varela, Chief Investment Officer | 15 déc. 2025 15:39:12
Réserve fédérale : et maintenant ? 

Comme nous l’anticipions, le Réserve fédérale américaine a abaissé son taux directeur de 0,25 % la semaine passée. Il y a encore deux semaines, les marchés n’y croyaient plus et attribuaient une probabilité d’à peine 30 % à un nouvel assouplissement de la politique monétaire de la Fed. Ce mouvement est bienvenu et devrait faciliter une accélération de la conjoncture des Etats-Unis en 2026. Il devrait également contribuer à limiter l’actuelle détérioration du marché de l’emploi. Toutefois, les dissensions au sein du comité perdurent et les extrêmes se polarisent. D’un côté, des partisans d’un assouplissement bien plus drastique, de l’autre, des conservateurs qui jugent un statu quo préférable. De quoi alimenter des doutes quant à une poursuite de la trajectoire baissière des taux sur les prochains trimestres. Nous estimons pourtant que le ton général de Jerôme Powell et de son successeur, dont l’identité sera révélée en janvier, devrait rester plutôt accommodant. Cela devrait être suffisant pour soutenir les actifs risqués américains, dont la valorisation, rappelons-le, est proche des records historiques.

2025 : des marchés résilients dans un contexte politique incertain

L’année 2025 restera comme un paradoxe pour les marchés financiers. Alors que l’environnement politique international s’est révélé particulièrement instable, un contexte géopolitique et politique particulièrement incertain, marqué par des tensions commerciales persistantes, des échéances électorales majeures et une fragmentation accrue des équilibres diplomatiques, les actifs financiers ont, dans l’ensemble, affiché des performances remarquables. Les investisseurs, loin de céder à la prudence, ont privilégié les actifs risqués, portés par des perspectives économiques plus solides qu’attendu et par une politique monétaire globalement accommodante.

Les marchés actions ont constitué le principal moteur de performance. Aux États-Unis, l’indice général a progressé d’environ 16 % sur l’année, porté par la solidité de la croissance économique, la résilience de la consommation et le dynamisme continu des secteurs technologiques et liés à l’intelligence artificielle. En Europe, la surprise a été encore plus favorable, avec une hausse proche de 18 % pour l’indice général, malgré un contexte politique parfois tendu et une croissance économique modérée. Les perspectives montrées par la désinflation progressive et l’amorce d’un assouplissement monétaire ont soutenu les valorisations.

La Suisse n’a pas été en reste. Le SMI a enregistré une progression d’environ 12 %, soutenu par le caractère défensif de ses grandes capitalisations, la solidité des bilans et l’attrait constant des investisseurs internationaux pour la stabilité helvétique. En Asie, les performances ont été particulièrement spectaculaires : le Japon s’est distingué avec une hausse de l’ordre de 26 %, bénéficiant de réformes de gouvernance d’entreprise, d’un regain d’intérêt des investisseurs étrangers et d’une politique monétaire encore accommodante. D’autres places de bourses telles que Hong Kong et Séoul ont connu des progressions encore plus marquées.

Les marchés obligataires ont évolué dans l’ombre des bourses avec des performances très en retrait. En revanche, l’or a poursuivi son ascension, confirmant son rôle de valeur refuge dans un environnement géopolitique incertain et face aux interrogations sur la soutenabilité des dettes publiques et les importants achats de la part de certaines banques centrales. En Suisse, les fonds immobiliers cotés ont affiché de solides performances, profitant de la stabilisation des taux d’intérêt, de rendements attractifs et d’une demande soutenue pour des actifs réels de qualité.

La principale ombre au tableau pour les investisseurs européens est venue du marché des changes. Le dollar américain a connu une forte baisse en 2025, pénalisant les performances en devises des placements libellés en USD. Cette faiblesse du billet vert reflète à la fois des anticipations de détente monétaire aux Etats-Unis et par des déficits persistants.

Chiffre de la semaine : $1 trillion

Représente l’excédent commercial de la Chine sur les biens depuis le début de l’année, porté par une croissance robuste des exportations de +5,9 % en glissement annuel en novembre. Ce niveau historique intervient malgré les droits de douane américains ayant entraîné une contraction de plus de 20 % des exportations vers les États-Unis.