Les bourses américaines restaient sous forte pression la semaine passée, perturbées par la publication des minutes du comité de la Réserve fédérale d’octobre. Celles-ci laissent entrevoir de larges dissentions au sein du comité quant à une poursuite de l’assouplissement de la politique monétaire. Les réserves de Jérôme Powell et de ses collègues ne sont cependant déjà plus d’actualité selon nous. Les perturbations liées au shutdown du gouvernement sont à présent terminées et les données macroéconomiques nécessaires à la Fed vont être publiées normalement d’ici peu. La détérioration graduelle du marché de l’emploi et l’absence de dérapage à la hausse de l’inflation américaine devraient fournir le contexte idéal selon nous à une nouvelle coupe des taux directeurs en décembre. Les probabilités d’un tel scénario sont déjà en forte augmentation en ce début de semaine après des commentaires encourageants du directeur de la Fed de New York durant le weekend, ce qui devrait conduire à un rebond des actifs risqués cette semaine. Les investisseurs décideront peut-être de se concentrer sur les résultats exceptionnels de Nvidia, qui ont été largement ignorés par les marchés la semaine passée, mais qui écartent le spectre d’une bulle liée aux investissements dans l’Intelligence Artificielle.
En Europe, la saison des résultats touche à sa fin et le bilan est globalement positif. Environ 20 % des entreprises ont publié des résultats supérieurs aux attentes, tandis que seules 14 % ont déçu de manière marquée – un niveau nettement meilleur que la moyenne historique. Une saison donc satisfaisante, même si les comparaisons avec les États-Unis peuvent paraître moins flatteuses. Rien d’étonnant : le secteur de la technologie a connu une saison de résultats particulièrement éclatante outre-Atlantique, et son poids dans les indices américains (35 %, sans compter les titres associés comme Amazon ou Meta) est bien plus important qu’en Europe (8 %).
Mais si l’Europe n’a pas ses Magnificent Seven, elle peut en revanche compter sur un autre champion : ses banques.
Une fois encore, le secteur bancaire signe l’une des meilleures saisons de résultats de la cote. Les bénéfices continuent d’être révisés à la hausse et les banques ont dépassé les attentes pour le 20ème trimestre sur les 21 derniers, une régularité remarquable. Cette dynamique repose notamment sur une courbe des taux redevenue favorable, l’amélioration des retours sur fonds propres, des distributions de capital généreuses et un environnement réglementaire ou moins restrictif.
Et cela se voit clairement en bourse : les banques progressent de près + 50 % cette année, faisant d’elles le meilleur secteur européen, et leur permettant de rivaliser sans rougir avec les Magnificent Seven.
Dès lors, la question est simple : cette surperformance peut-elle se poursuivre ? Selon nous, le potentiel toujours là. Les équipes dirigeantes demeurent confiantes pour les prochains trimestres
La reprise économique encore graduelle, associée aux baisses de taux de la banque centrale et aux mesures de relance, devrait stimuler la demande de crédit.
Par ailleurs, la discipline sur les coûts reste au cœur des priorités, l’IA venant renforcer cet effort. Contrairement aux craintes du marché, les créances douteuses restent contenues, et malgré la forte progression depuis le début de l’année, les valorisations du secteur demeurent attractives. Les rendements sur dividende et les programmes de rachats d’actions constituent par ailleurs des soutiens importants à la performance du secteur.
Le prix du gaz en Europe retombe sous le seuille des 30 €, au plus bas depuis plus d’un an. Ce mouvement traduit un espoir de paix en Ukraine, le président Zelenski semblant plus ouvert à faire des concessions à la Russie sous pression américaine.