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Point sur les marchés - 7 juillet 20025

Rédigé par Daniel Varela, Chief Investment Officer | 7 juil. 2025 14:00:07
 La conjoncture américaine tient ...

Malgré des signes de détérioration indéniables, la conjoncture américaine fait toujours preuve d’une résilience impressionnante. La semaine passée, les indicateurs d’activité ont été publiés et sont ressortis supérieurs aux attentes, que ce soit dans le domaine manufacturier ou celui des services. Le marché de l’emploi s’est également révélé plus robuste qu’escompté au mois de juin, avec une baisse inattendue du taux de chômage à 4,1% (contre 4,3% le mois précédent). Certes, les effets négatifs des politiques de Donald Trump, notamment sur le plan du commerce international, ne devraient être visibles que plus tard cette année. Comme l’a mentionné Jérôme Powell devant le Congrès, la détérioration de l’économie est attendue au deuxième semestre, ce qui justifierait pleinement une intervention de la Réserve fédérale. La Fed compte en effet reprendre son cycle d’assouplissement de sa politique monétaire au mois de septembre et devrait couper par deux fois (50 points de base au total) ses taux directeurs d’ici la fin de l’année.

Prudence à l’approche de nouvelles turbulences ?

Rarement, dans l’histoire récente, les incertitudes politiques et géopolitiques ont été aussi vives.

Pourtant, dans ce contexte troublé, l’économie mondiale fait preuve d’une résilience inattendue. Si le ralentissement est bien réel, sur fond de baisse de la confiance des ménages et des entreprises, les fondamentaux de plusieurs grandes économies n’en restent pas moins solides.

Aux Etats-Unis, malgré un moral des ménages en berne, la consommation – principal moteur de la croissance – demeure portée par la vigueur du marché du travail et la progression continue des salaires, dans une situation toujours proche du plein emploi. En Europe, Allemagne en tête, les plans de soutien budgétaire jouent un rôle d’amortisseur. Et tel est aussi le cas en Chine, où les autorités misent sur des mesures de relance pour atténuer les effets des nouvelles barrières douanières américaines.

La conjoncture macroéconomique reste en outre marquée par une tendance générale à la désinflation. Le recul des cours de l’énergie, notamment du pétrole, contribue à soulager les pressions sur les prix à l’échelle mondiale. Les Etats-Unis pourraient faire figure d’exception sur ce plan, car l’instauration de nouveaux droits de douane est susceptible d’engendrer un rebond passager de l’inflation au second semestre. Cette poussée ne sera toutefois pas de nature à remettre en question la trajectoire monétaire de la Réserve fédérale américaine, qui pourrait ainsi reprendre son cycle d’assouplissement et rejoindre du même coup la dynamique mondiale de détente monétaire.

Dans ce contexte protéiforme, nous restons confiants dans la capacité des marchés à générer de la performance, mais optons temporairement pour une prudence accrue. La période de suspension des droits de douane étant censée s’achever début juillet et les incertitudes s’intensifiant, nous décidons de réduire tactiquement et momentanément le poids des actions au sein de nos portefeuilles (de 3% à 41% pour un profil pondéré), en coupant notamment les valeurs américaines.

Par ailleurs, nous poursuivons la réduction de notre exposition au dollar, convaincus que la tendance baissière est appelée à se prolonger. Sur la partie obligataire, nous allégeons nos positions en franc suisse, en particulier dans les portefeuilles en base CHF, vu l’absence de rendements attractifs. A l’inverse, nous renforçons l’exposition aux obligations en yen, qui offrent aujourd’hui des taux supérieurs à ceux du marché suisse – une configuration que l’on n’avait plus vue depuis bien longtemps. Cette diversification nous paraît d’autant plus intéressante qu’au sortir de plusieurs années de baisse, le yen semble très sous-évalué.

Chiffre de la semaine : 0.7874

Le dollar US a touché un nouveau point bas contre le franc suisse et rien ne semble pouvoir arrêter cette glissade. A noter toutefois que l’important pessimise des investisseurs à l’égard du billet vert est susceptible de déclencher à tout moment un rebond technique temporaire.