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Quand l’État revoit les règles du jeu : l’impôt sur le capital sous tension

Rédigé par Vincent Arnal, Responsable solutions patrimoniales | 8 mai 2025 15:19:53

La récente proposition du Conseil fédéral visant à augmenter l'impôt sur les retraits en capital des 2e et 3e piliers a suscité une vive inquiétude parmi les citoyens suisses, en particulier chez ceux qui utilisent la prévoyance pour constituer un patrimoine et bénéficier d'avantages fiscaux. Cette initiative pourrait être perçue comme une trahison par celles et ceux qui ont cotisé pendant des décennies, dans l’espoir d’une stabilité fiscale.

Depuis l'introduction du système de prévoyance LPP en 1985, les Suisses ont été encouragés à épargner pour leur retraite. L’année 2025 marque une étape importante : pour la première fois, des retraités atteignent la retraite avec 40 ans de cotisations, comme prévu par la loi. Pourtant, la proposition d'augmenter l'impôt sur les retraits en capital pourrait bouleverser les plans de nombreux épargnants.

Aujourd’hui, de plus en plus de Suisses optent pour le retrait en capital plutôt que pour la rente, cherchant à mieux gérer leur patrimoine. Cette tendance s’explique notamment par les faibles taux de conversion, qui rendent le versement de la rente moins attractif. En choisissant le capital, les citoyens bénéficient d’une plus grande flexibilité et de davantage de liberté dans la gestion de leurs fonds.

Le PLR, opposé à cette hausse d’impôt, a mobilisé plus de 6 700 citoyens via une plateforme participative. Il avertit que cette mesure pénaliserait fortement la classe moyenne et menace de lancer un référendum si elle est adoptée par le Parlement. Le syndicat Travail.Suisse et plusieurs cantons, dont Genève et Vaud, critiquent également cette proposition, la qualifiant de rétroactive et contraire à l’esprit d’encouragement à la prévoyance.

La banque Piguet Galland estime que cette proposition pourrait affecter la confiance des citoyens dans le système de prévoyance et pénaliser celles et ceux qui ont fait le choix de l’épargne. Nous vous invitons à échanger avec nous autour de ces enjeux et à partager vos préoccupations ou vos questions.

Le projet est désormais entre les mains du Conseil fédéral, qui peut décider de l’abandonner, de le modifier ou de le maintenir tel quel. Le Parlement votera ensuite sur cette proposition.