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Stratégie d'investissement 3ème trimestre 2022

Rédigé par Daniel Varela, Chief Investment Officer | 6 juil. 2022 22:00:00

Les yeux rivés sur les chiffres de l’inflation

Les banques centrales ont sans doute un peu trop tardé à normaliser leurs politiques monétaires. Elles ont longtemps estimé que l’inflation ne pouvait pas s’installer dans un monde habitué à la désinflation depuis des décennies. Mais la guerre en Ukraine a changé la donne. Outre le dérapage des prix des denrées alimentaires qui semble appelé à perdurer, l’envolée des cours de l’énergie pose un problème.

Cela impacte directement le pouvoir d’achat des ménages et des entreprises et se répercute indirectement sur les prix des autres biens et marchandises en raison de la hausse des coûts du transport. Les banques centrales sont désormais conscientes du risque de persistance de l’inflation et ont pour la plupart décidé de s’y attaquer de manière décisive en montant les taux directeurs et en fermant le robinet du crédit, quitte à pénaliser fortement la conjoncture et à faire craindre une fin de cycle économique prématurée. Ce tour de vis drastique intervient alors que des signaux avant-coureurs de stabilisation des prix se multiplient. On note en particulier que les nombreux goulets d’étranglement qui affectent les chaînes d’approvisionnement depuis la crise du Covid-19 commencent progressivement à se résorber avec des implications positives en termes de raccourcissement des délais de livraison et de détente sur les coûts de revient. Cette décrue de l’inflation, s’il elle se confirme, permettrait d’envisager un atterrissage en douceur de l’économie mondiale et un certain allongement du cycle économique en cours.

Le moral des ménages est certes affecté par la perte de pouvoir d’achat causée par l’inflation. Mais pour l’instant, la consommation privée résiste plutôt bien dans les pays industrialisés grâce à l’épargne excédentaire accumulée depuis 2020 et à des niveaux de chômage proches des planchers historiques. De son côté, la Chine est dans une dynamique très différente puisque les autorités lancent quantité d’initiatives afin de relancer l’activité dans la deuxième économie mondiale après le trou d’air lié aux reconfinements de ce printemps. On surveillera bien entendu l’impact que pourrait avoir en Europe une éventuelle coupure des livraisons de gaz russes sur la confiance des consommateurs et des entreprises. Mais une modération de l’inflation durant l’été devrait dissiper les craintes de récession dans le monde et offrir du soutien à des marchés financiers particulièrement malmenés durant le premier semestre. D’autant que les valorisations sont retournées à des niveaux attractifs tant pour les bourses que pour les marchés obligataires. D’ailleurs, certains marchés de taux commencent enfin à offrir des rendements intéressants. C’est le cas en particulier du marché américain, mais également du marché suisse après de nombreuses années de taux négatifs. Nous recommandons d’ailleurs de commencer à réinvestir sur les obligations suisses et renforçons le poids du franc dans toutes nos profils d’investissement. La BNS en effet ne semble plus vouloir s’opposer à l’appréciation du franc. En revanche nous réduisons l’exposition à la livre sterling. L’économie britannique ne semble effectivement pas se remettre du choc du Brexit alors que le gouvernement de Boris Johnson apparaît chaque jour plus fragile.

 

Retrouvez l’analyse complète de la situation économique et de marchés  dans notre stratégie d’investissement mais aussi un point de le situation par notre CIO, Daniel Varela, sur cette courte vidéo :

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