De nombreux Suisses choisissent de partir au soleil pour leur retraite, à la recherche d'une qualité de vie plus douce, d'un climat agréable et d'un pouvoir d'achat plus élevé. Cependant, avant de faire vos valises et de quitter le pays, il est crucial d'examiner quelques aspects juridiques et financiers.
Les accords bilatéraux sur la libre circulation des personnes entre l'Union européenne et la Suisse stipulent que les ressortissants suisses sans activité lucrative ont le droit de séjourner au moins cinq ans dans tous les États de l'UE et de l'AELE, à condition de disposer de moyens financiers suffisants et de bénéficier d'une assurance maladie. L'autorisation est renouvelée automatiquement si ces conditions restent remplies.
De nombreux pays en dehors de l'UE délivrent des autorisations d'établissement aux immigrants d'un certain âge possédant un patrimoine conséquent.
Pour éviter tout retard dans le versement de votre rente, il est important de signaler votre changement de domicile à votre caisse de pension et à la caisse de compensation AVS.
Les retraités percevant uniquement une rente de Suisse sont en principe tenus de s'assurer contre la maladie et les accidents auprès d'une caisse maladie en Suisse. Vous pouvez consulter les caisses maladie opérant dans les différents pays sur www.priminfo.ch.
En prenant en compte ces éléments, vous pourrez mieux planifier votre retraite à l'étranger et profiter pleinement de cette nouvelle étape de votre vie.

De manière générale, toute personne quittant définitivement la Suisse est imposée à l’étranger sur l’ensemble de ses revenus et de son patrimoine. Toutefois, les entreprises et les immeubles situés en Suisse, ainsi que les revenus qui y sont liés, restent soumis à l'impôt en Suisse. Le rendement qu’ils génèrent demeure imposable en Suisse.
Le taux d’imposition est déterminé en fonction de la totalité des revenus et de la fortune du contribuable dans le monde entier. En l'absence de déclaration de revenus et de fortune à l’étranger, l’administration fédérale des contributions peut appliquer le taux maximal. C’est-à-dire si vous résidez à l'étranger et que vous détenez un portefeuille de titres en Suisse, vous devrez payer un impôt anticipé de 35% sur les dividendes et intérêts. Cependant, il est possible que vous puissiez récupérer totalement ou partiellement cet impôt, en fonction des dispositions de la Convention de double imposition entre la Suisse et votre pays de résidence
Le remboursement de la totalité de cet impôt anticipé peut être demandé si le pays où vous avez élu domicile bénéficie d'une convention de double imposition avec la Suisse.
En prenant en compte ces aspects fiscaux, vous pourrez mieux gérer votre situation financière lorsque vous quittez définitivement la Suisse.
Retraite anticipée
Par choix ou par contrainte, certaines personnes optent pour une retraite anticipée. Si l'on se penche assez tôt sur le sujet, la retraite anticipée peut devenir un projet réalisable et permettre de vivre très bien en pré-retraite. Pour cela, il faut simplement bien se préparer.
Le premier point crucial pour la réussite de ce projet est de combler les lacunes de prévoyance que le départ anticipé va provoquer. Une perception prématurée des prestations de l’AVS et de la caisse de pension contribue à y parvenir. Des rentes transitoires ou un emploi auxiliaire sont également des solutions permettant de faciliter la retraite anticipée.
La plupart des caisses de pension acceptent une perception anticipée des prestations de vieillesse dès 58 ou 60 ans. Si l’on touche ces prestations prématurément, le capital de vieillesse sera inférieur à celui perçu en cas de retraite ordinaire.

Certaines caisses de pension permettent de compenser une réduction des prestations en cas de retraite anticipée par des rachats volontaires.
Les économies personnelles telles que le troisième pilier, les avoirs sur des comptes d’épargne, des titres liquides ou des biens immobiliers sont souvent le meilleur moyen de combler le manque à gagner en cas de retraite anticipée.
Si vous envisagez une retraite anticipée, nos experts peuvent vous guider dans les meilleurs choix à faire. N’hésitez pas à nous contacter pour trouver la meilleure solution pour votre projet.
Retraite échelonnée
Une autre alternative est la retraite échelonnée, c’est-à-dire réduire progressivement son taux d’occupation. Normalement, les caisses de pension permettent à leurs assurés un retrait anticipé des prestations de vieillesse.
Depuis 2023, l'article 13a de la LPP a été introduit, obligeant toutes les caisses de pension à permettre une retraite échelonnée. Les conditions à respecter sont les suivantes :
Article 13a - Perception d'une partie de la prestation de vieillesse :
L’assuré peut percevoir la prestation de vieillesse sous forme de rente en trois étapes au plus. L’institution de prévoyance peut autoriser un nombre d’étapes supérieur à trois.
- Lorsque la prestation de vieillesse est perçue sous forme de capital, le retrait peut se faire en trois étapes au plus. Cette règle s’applique aussi lorsque le salaire perçu auprès d’un employeur est assuré auprès de plusieurs institutions de prévoyance. Une étape comprend l’ensemble des retraits de prestations de vieillesse en capital effectués au cours d’une année civile.
- Le premier retrait partiel doit représenter au moins 20 % de la prestation de vieillesse. L’institution de prévoyance peut autoriser un pourcentage minimal moins élevé.
- L’institution de prévoyance peut prévoir dans son règlement que la totalité de la prestation de vieillesse doit être perçue si le salaire annuel restant descend au-dessous du montant nécessaire à l’assurance selon son règlement.
Vous venez de terminer notre série 360 dédiée à la retraite. Nous espérons que vous avez trouvé toutes les informations nécessaires pour préparer votre retraite sereinement. Notre équipe d'experts reste à votre disposition pour tout renseignement supplémentaire.
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