Point sur les marchés - 26 août 2025

-
Daniel Varela Chief Investment Officer

Paix en Ukraine ? – quels enjeux pour l’Europe
La rencontre à la Maison-Blanche entre Volodymyr Zelensky, Donald Trump et plusieurs dirigeants européens a constitué une étape importante dans les négociations de paix. Cela a rassuré les marchés, laissant entrevoir une baisse des tensions géopolitiques et la possible fin d’un conflit à la fois meurtrier et coûteux. Même si ces négociations s’annoncent complexes et longues, puisqu’elles devront traiter des questions sensibles comme les enjeux territoriaux et les garanties de sécurité, elles laissent néanmoins entrevoir une issue diplomatique. Si un compromis global était trouvé et accepté par toutes les parties, les retombées économiques seraient particulièrement favorables pour l’Europe : la baisse du prix du gaz soutiendrait le pouvoir d’achat et la production industrielle, tandis que les marchés financiers bénéficieraient d’une diminution de la prime de risque, encourageant le retour des flux déjà amorcé après les annonces budgétaires en Allemagne et l’augmentation des dépenses de défense en Europe.
La pause de la Fed est bientôt terminée
Le symposium annuel de Jackson Hole, rendez-vous incontournable des banquiers centraux et des investisseurs, a offert cette année une tribune particulièrement scrutée au président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Jerome Powell. Son discours intervient dans un climat politique tendu, marqué par les attaques répétées du président Donald Trump contre l’indépendance de la Fed.
Dans ce contexte, Powell a choisi de réaffirmer la crédibilité de l’institution tout en préparant le terrain à une nouvelle phase d’assouplissement monétaire. Le message délivré à Jackson Hole laisse peu de doutes quant à l’orientation de la prochaine réunion de la Fed. Une réduction de 25 points de base du taux directeur semble acquise, la banque centrale estimant que le niveau actuel de sa politique monétaire est trop restrictif face à l’évolution récente de la conjoncture.
La normalisation de la politique monétaire s’impose alors que plusieurs signaux négatifs apparaissent dans l’économie américaine. En particulier, Powell a souligné la dégradation plus marquée que prévu du marché de l’emploi, avec un ralentissement des créations de postes et une montée du chômage dans certains secteurs sensibles.
Parallèlement, l’inflation, qui connaît un regain temporaire sous l’effet des tarifs douaniers imposés par les Etats-Unis sur fond de tensions commerciales, devrait probablement refluer d’ici quelques mois. La Fed considère ce rebond comme transitoire et ne justifiant pas une posture plus restrictive. En revanche, les risques pesant sur l’activité et l’emploi exigent une réaction plus nette de la politique monétaire.
Il est donc probable que la baisse des taux à venir ne constitue pas un geste isolé. De nouvelles réductions sont envisageables d’ici la fin de l’année et pourraient se prolonger en 2026, afin de restaurer des conditions financières compatibles avec une croissance durable et un marché du travail plus robuste.
Les marchés financiers américains ont réagi favorablement à ce discours. Les obligations comme les actions ont nettement progressé. En revanche le dollar a accusé le coup face à la perspective d’une réduction du différentiel de rendement entre le billet vert et les autres devises.
Historiquement, les phases d’assouplissement monétaire créent un environnement favorable aux actifs risqués. Dans un contexte où les investisseurs guettent des signes tangibles de soutien de la part de la Fed, il est probable que Wall Street soit portée par la perspective de conditions financières plus souples et d’une reprise progressive de la confiance économique.
Chiffre de la semaine : +15%
Reflète la performance depuis le début de l’année de l’indice composite de Shanghai en Chine, désormais au-dessus de son niveau de fin août 2015, porté par l’apaisement des tensions géopolitiques entre la Chine et les États-Unis.
Auteur
-
Diplômé de l'Université de Genève en Gestion d'entreprises, option Finance, Daniel Varela a débuté sa carrière en 1989 en tant que gérant obligataire. Il rejoint la Banque Piguet & Cie en 1999 en tant que Responsable de la gestion institutionnelle également en charge de l'analyse et de la gestion obligataire de la Banque. En 2011, il est devenu Responsable de la stratégie d'investissement et du département des investissements de Piguet Galland. Il a rejoint le Comité de Direction de Piguet Galland en janvier 2012 en tant que Chief Investment Officer.