Point sur les marchés - 15 septembre 2025
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Daniel Varela Chief Investment Officer
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L’immobilier suisse garde le vent en poupe!
L’immobilier coté suisse affiche de bonnes performances cette année avec une hausse de plus de 6 %, soutenu par la baisse des taux en Suisse. Cette progression repose à la fois sur l’augmentation des agios et sur les rendements des actifs physiques, dont les fondamentaux restent solides. Après plusieurs années calmes, les gérants ont repris les augmentations de capital, profitant d’une demande soutenue. Cette dynamique pourrait cependant créer des trous d’air sur le marché des fonds immobiliers ces prochaines semaines. À moyen terme, une dégradation des revenus locatifs, liée à une potentielle baisse du taux de référence en septembre, pourrait aussi peser légèrement sur les résultats des fonds immobiliers. Toutefois, le contexte des taux zéro, voire négatifs, et des conditions de refinancement avantageuses devraient largement compenser les effets négatifs. Nous nous attendons donc à ce que le marché immobilier indirect continue d’afficher des performances attractives .
La France rétrogradée
L’agence de notation Fitch a abaissé le rating de la France de AA- à A+. L’Hexagone quitte ainsi le club relativement fermé des débiteurs de haute qualité et tombe dans la catégorie des emprunteurs de qualité moyenne supérieure. Cette rétrogradation reflète les préoccupations croissantes des marchés face à la trajectoire budgétaire et politique du pays. L’agence de notation a mis en avant deux facteurs principaux : d’une part, l’instabilité politique persistante, qui fragilise la capacité du gouvernement à mettre en œuvre des réformes structurelles ; d’autre part, une détérioration inquiétante des finances publiques. Le déficit budgétaire reste élevé et l’endettement total, exprimé en pourcentage du PIB, suit une trajectoire ascendante préoccupante, plaçant la France parmi les États les plus exposés de la zone euro.
Cette décision pourrait n’être qu’une première étape. D’autres agences, telles que Standard & Poor’s et Moody’s, ont prévu de réévaluer la note française dans les mois à venir. De nouvelles dégradations ne peuvent donc être exclues, ce qui pèserait sur le sentiment des investisseurs et sur le coût de financement de l’État. Toutefois, ce risque était déjà en grande partie intégré : le marché obligataire européen appliquait depuis plusieurs mois une prime de risque plus élevée aux obligations françaises par rapport à celles de la plupart des grands émetteurs de la zone euro.
Le risque de crise financière majeure demeure cependant très limité. Le principe de solidarité au sein de l’Union européenne, combiné à la capacité d’intervention considérable de la Banque centrale européenne, offre un filet de sécurité puissant. Les investisseurs restent convaincus que l’architecture financière européenne ne permettra pas un scénario de rupture comparable à celui observé lors de la crise des dettes souveraines de 2011-2012.
Pour autant, nous sommes d’avis qu’aux niveaux actuels de rendement, les Obligations Assimilables du Trésor (OAT) françaises n’apparaissent pas encore attractives. L’incertitude politique, alimentée par une fragmentation croissante du paysage parlementaire et des tensions sociales persistantes, laisse présager une volatilité durable. Dans ce contexte, les investisseurs pourraient continuer à privilégier des émetteurs jugés plus stables ou à attendre des niveaux de rendement plus élevés avant de revenir massivement sur la dette française.
En somme, cette rétrogradation souligne les défis structurels auxquels la France fait face et rappelle que la crédibilité budgétaire et politique reste essentielle pour maintenir la confiance des marchés. Sans un signal fort de consolidation des finances publiques, le pays risque de voir son coût de financement augmenter davantage à moyen terme.
Chiffre de la semaine : 3
Les investisseurs anticipent à présent trois baisses de taux de la part de la Réserve fédérale d’ici la fin de l’année. Jérôme Powell semble plutôt vouloir procéder à deux coupes des taux directeurs, bien que la pression augmente pour un assouplissement significatif de la politique monétaire de la banque centrale américaine.
Auteur
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Diplômé de l'Université de Genève en Gestion d'entreprises, option Finance, Daniel Varela a débuté sa carrière en 1989 en tant que gérant obligataire. Il rejoint la Banque Piguet & Cie en 1999 en tant que Responsable de la gestion institutionnelle également en charge de l'analyse et de la gestion obligataire de la Banque. En 2011, il est devenu Responsable de la stratégie d'investissement et du département des investissements de Piguet Galland. Il a rejoint le Comité de Direction de Piguet Galland en janvier 2012 en tant que Chief Investment Officer.