Point sur les marchés - 1er septembre 2025

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Daniel Varela Chief Investment Officer

Turbulences françaises mais sans grand risque de contagion à l’Europe
La rentrée politique française s’annonce agitée. Dans un climat de tensions sociales, le premier ministre François Bayrou a sollicité un vote de confiance le 8 septembre sur l’état des finances publiques. Une issue défavorable est hautement probable. Ces nouvelles incertitudes ont un impact marqué sur le marché obligataire : les spreads franco-allemands s’approchent des sommets de juin 2024, lors de la dissolution de l’Assemblée nationale. La bourse a en revanche effacé une partie de ses pertes initiales, preuve que ces incertitudes sont en partie intégrées. Contrairement à l’an dernier, la zone euro bénéficie d’une dynamique plus favorable, portée par la relance budgétaire allemande et la résilience de son économie malgré les tensions commerciales avec les États-Unis. Ainsi, nous pensons que les turbulences se limiteront à la France. En conséquence, nous maintenons notre vue prudente sur les actions françaises orientées sur le marché domestique.
Nouvelle surpondération des actions
Au cours des dernières semaines, plusieurs évolutions majeures du contexte macroéconomique et financier ont modifié notre appréciation des marchés et nous conduisent à revoir notre positionnement tactique.
La Réserve fédérale américaine a en effet infléchi son discours, laissant entrevoir un assouplissement monétaire dans les prochains mois. Après une période prolongée de politique restrictive, cette inflexion traduit la volonté de soutenir une économie qui, bien que toujours résiliente, montre certains signes de ralentissement, notamment sur le marché de l’emploi. En parallèle, les tensions liées aux politiques commerciales semblent s’atténuer, réduisant un facteur d’incertitude qui pesait lourdement sur la confiance des entrepreneurs et des investisseurs.
Dans ce nouvel environnement, les actions retrouvent un soutien déterminant. Les publications de résultats récents témoignent d’une vigueur inattendue des entreprises, avec des surprises positives qui se traduisent par des révisions haussières marquées des perspectives bénéficiaires. Les valorisations, qui avaient suscité notre prudence au début de l’été, apparaissent désormais mieux justifiées dans la mesure où la dynamique des profits s’affermit. Le marché américain, en particulier, affiche des signaux techniques encourageants : un franchissement de résistances clés suggère l’amorce d’une nouvelle phase de progression.
Durant l’été, nous avions maintenu une posture prudente en raison avant tout des incertitudes géopolitiques et des tensions commerciales. Aujourd’hui, ces risques se réduisent, et nous considérons qu’une position neutre sur les actions n’est plus justifiée alors que nous entrevoyons une poursuite du cycle haussier.
Nous décidons donc d’augmenter la part des actions dans les portefeuilles (+2% pour un profil pondéré), ce qui nous place désormais en légère surpondération. Cette décision reflète notre conviction qu’un contexte monétaire plus favorable, conjugué à une dynamique bénéficiaire robuste, constitue un soutien solide pour les marchés d’actions dans les mois à venir.
Par ailleurs, nous ajustons la répartition géographique afin de mieux refléter les vents contraires spécifiques à certaines régions. Les tarifs douaniers imposés à la Suisse constituent un frein significatif à la compétitivité locale, ce qui devrait peser sur la croissance domestique et les perspectives des sociétés helvétiques. À l’inverse, la zone euro bénéficie d’un environnement commercial plus clément, avec une exposition moindre aux nouvelles taxes.
Chiffre de la semaine : 3'447 USD
L’or clôture la semaine à un nouveau point haut historique. Une consolidation de plus de 4 mois a érodé le sentiment des investisseurs à son égard qui se situe désormais au-delà du seuil de pessimisme extrême. Le métal jaune pourrait ainsi se trouver au début d’une nouvelle phase haussière.
Auteur
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Diplômé de l'Université de Genève en Gestion d'entreprises, option Finance, Daniel Varela a débuté sa carrière en 1989 en tant que gérant obligataire. Il rejoint la Banque Piguet & Cie en 1999 en tant que Responsable de la gestion institutionnelle également en charge de l'analyse et de la gestion obligataire de la Banque. En 2011, il est devenu Responsable de la stratégie d'investissement et du département des investissements de Piguet Galland. Il a rejoint le Comité de Direction de Piguet Galland en janvier 2012 en tant que Chief Investment Officer.