
Premier trimestre solide pour les sociétés américaines
La saison de publications de résultats pour le premier trimestre 2025 va bientôt toucher à sa fin. Malgré l’anxiété ambiante face aux politiques tarifaires de Donald Trump, les chiffres affichés par les entreprises américaines demeurent solides et dépassent sensiblement les attentes du consensus des analystes. La solidité de la croissance au premier trimestre fait écho à la publication du PIB américain, en contraction sur les trois premiers mois de l’année, en raison d’une hausse des importations en amont des augmentations des taxes douanières. Si cette accumulation de stock a eu un impact positif au premier trimestre, les perspectives annoncées par les managements sont plus alarmistes et laissent planer la crainte d’une contraction généralisée des marges à partir du deuxième trimestre. Les révisions sur les bénéfices de l’année 2025 devraient par conséquent rester clairement orientées à la baisse.
Retour à la case départ
Wall Street a poursuivi son rebond la semaine dernière, entraînant la grande majorité des bourses mondiales dans son sillage. L’indice général de la bourse de New York a désormais totalement effacé les pertes provoquées par l’annonce des taxes douanières réciproques par Donald Trump début avril. Ce rebond nous semble assez logique, bien qu’il se soit produit beaucoup plus rapidement que nous l’escomptions. La crainte d’une forte récession américaine s’est en effet dissipée au cours des dernières semaines. Le changement de ton radical du président américain, amorcé avec sa volte-face sur les droits de douane le 9 avril, y est pour beaucoup. Il apparaît désormais plus mesuré dans ses interventions et ses décisions, notamment à l’égard des partenaires commerciaux des États-Unis. D’ailleurs, les négociations commerciales ont débuté, et il se murmure qu’elles pourraient prochainement aboutir pour un certain nombre de pays.
Le pic des tensions commerciales semble donc avoir été dépassé. Et pour l’instant, l’économie américaine a tenu le choc. Certes, le produit intérieur brut (PIB) est en repli au premier trimestre, mais ce recul est avant tout d’ordre technique en lien avec un surstockage de produits par les entreprises en prévision d’une hausse des droits de douane sur les importations. Mais malgré les nombreuses incertitudes suscitées par la politique de la nouvelle administration, les différentes mesures du climat des affaires dans l’industrie et les services ne se sont pas effondrées.
Par ailleurs, les indicateurs clés de l’état de santé du marché du travail américain continuent de témoigner de sa résilience. Les États-Unis ont en effet encore créé des emplois au mois d’avril; le taux de chômage (4,2 %) est resté proche du seuil de plein emploi et les salaires ont poursuivi leur progression (+3,8 % sur un an). Dans ces conditions, et malgré la forte baisse du moral des ménages, nous continuons d’écarter le risque d’un affaissement de la consommation privée et, par extension, de la conjoncture. Ces chiffres ont d’ailleurs rassuré les marchés financiers. Après avoir atteint des records de pessimisme, le sentiment des investisseurs devrait continuer sa lente amélioration. Le contexte se prête donc à une poursuite de la reprise des actifs financiers dits « risqués », en particulier les actions, aussi bien aux États-Unis que dans le reste du monde.
Chiffre de la semaine : 0 %
L’inflation en Suisse est ressortie, une fois encore, inférieure aux attentes au mois d’avril. A fin avril, l’indice des prix à la consommation est stable sur un an, un niveau que nous n’avions plus observé depuis 2021. Une coupe des taux directeurs de la BNS à 0% est donc inévitable en juin prochain. En outre, cette faiblesse persistante de l’inflation helvétique pourrait à terme conduire à un retour des taux d’intérêt négatifs.
Auteur
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Diplômé de l'Université de Genève en Gestion d'entreprises, option Finance, Daniel Varela a débuté sa carrière en 1989 en tant que gérant obligataire. Il rejoint la Banque Piguet & Cie en 1999 en tant que Responsable de la gestion institutionnelle également en charge de l'analyse et de la gestion obligataire de la Banque. En 2011, il est devenu Responsable de la stratégie d'investissement et du département des investissements de Piguet Galland. Il a rejoint le Comité de Direction de Piguet Galland en janvier 2012 en tant que Chief Investment Officer.